Malgré les avantages de la collégialité consulaire, dans les situations d’urgence militaire, l’unité de commandement était parfois nécessaire. La solution de Rome à ce problème était la nomination d’un dictateur à la place des consuls. Selon la tradition ancienne, le bureau de dictateur a été créé en 501 avant JC, et il a été utilisé périodiquement jusqu’à la deuxième guerre punique. Le dictateur a exercé le commandement militaire suprême pendant six mois au maximum. Il a également été appelé le maître de l’armée (magister populi), et il a nommé un commandant de cavalerie subalterne, le maître de cheval (magister equitum). Le bureau était tout à fait constitutionnel et ne devait pas être confondu avec les dernières dictatures républicaines de Sulla et César, qui n’étaient que des légalisations du pouvoir autocratique obtenues par usurpation militaire.
Le Sénat
Le Sénat a peut-être existé sous la monarchie et a servi de conseil consultatif pour le roi. Son nom suggère qu’il était à l’origine composé d’hommes âgés (senes), dont l’âge et la connaissance des traditions doivent avoir été très appréciés dans une société pré-alphabétisée. Pendant la république, le Sénat était composé de membres des familles dirigeantes. Sa taille au début de la république est inconnue. Des sources anciennes indiquent qu’il comptait environ 300 pendant la république du milieu. Ses membres étaient collectivement appelés patres et conscripti («les pères et les enrôlés»), ce qui suggère que le Sénat était initialement composé de deux groupes différents. Puisque le terme «patricien» est dérivé de patres et semble avoir signifié à l’origine «un membre des patres», la dichotomie impliquait probablement d’une manière ou d’une autre la distinction entre patriciens et plébéiens.
Pendant la république, le Sénat a conseillé à la fois les magistrats et le peuple romain. Bien qu’en théorie le peuple soit souverain (voir ci-dessous) et que le Sénat ne donne que des conseils, dans la pratique, le Sénat exerce un pouvoir énorme en raison du prestige collectif de ses membres. C’était de loin l’organe délibérant le plus important de l’État romain, convoqué en session par un magistrat qui lui soumettait des questions pour discussion et débat. Tout ce que la majorité a voté en faveur était qualifié de «conseil du Sénat» (senatus consultum). Ces décrets consultatifs s’adressaient à un magistrat ou au peuple romain. Dans la plupart des cas, ils ont été soit mis en œuvre par un magistrat, soit soumis par lui au peuple pour adoption.